Tweetanor, ce n’est pas n’importe qui, elle a un joli CV: product designer chez Twitter, rien que ça. Elle nous a parlé de design à plusieurs échelles: pour un milliard, pour cent, pour une personne.
Un rappel important pour tous les designers du monde: vous faites ça pour quelqu’un, une vraie personne se trouve de l’autre côté de l’écran, avec sa propre expérience, son expertise spécifique. Car oui, si les créatifs sont utilisés à toutes les sauces, véritables couteaux suisses de la communication, ils ont tous un talent particulier, quelque chose pour laquelle ils sont plus doués. Quelque chose qu’ils aiment faire.
Dans votre équipe, petite ou grande, c’est le cas. Charles est passionné d’UX, Martine aime coder et un autre va apprécier être challengé par les clients. Plus l’équipe est large, plus on peut utiliser ces talents de manière spécifique, sans doute. Néanmoins, il convient de faire un bon usage de ces choses pour lesquelles chacun a un attrait et un don particulier, quelle que soit la taille de l’équipe : quand on fait quelque chose que l’on aime, on n’a pas à travailler un seul jour et il est important que chaque membre du groupe se sente utile et épanoui.
Cela étant dit, Eleanor nous ramène vite à une réalité très terre-à-terre. On désigne aussi pour des langages (informatiques ou non), des cultures différentes. Ce qui est efficace en Inde ne le sera pas forcément au Japon. Du fouillis multicolore au minimalisme le plus pur, il y a un monde. On sera tous plus efficaces en dessinant pour la culture qui est la nôtre (iOS ou Android, ce sont aussi des « cultures »).
L’interface de Twitter est-elle adaptée à toutes ces spécificités? Elle est très simple, après tout. Mais comme Eleanor nous le rappelle, le design n’est pas faire quelque chose de beau mais quelque chose d’efficace! Si on peut considérer qu’on tweete sans même avoir besoin d’y penser, c’est probablement que le but est atteint. Provisoirement, du moins... car un design n’est jamais terminé. Il évolue comme les comportements (dont on peut éventuellement prévoir les évolutions) et n’est jamais « parfait ». Un ouvrage sans cesse remis sur le métier...