Catalyser l’architecture, la structure, l’énergie, le paysage et la scénographie en un seul joyau esthétique et fonctionnel, c'est le leitmotiv de l'Arche verte selon BelExpo.
Depuis la première Exposition universelle à Londres en 1851, les enjeux en cours lors de cet événement international, n’ont cessé d’évoluer. Initialement, ce lieu ouvert à toutes les nations, souhaitait confronter les cultures en offrant à tous, la possibilité de découvrir d’autres traditions ou d’autres expressions artistiques, de développer l’économie grâce aux dernières inventions technologiques porteuses de progrès et de permettre un dialogue politique et diplomatique. Après quelques éditions nettement plus commerciales, certaines règles de régulation sont apparues et l’Exposition universelle a de nouveau embrassé des préoccupations plus humanistes et reste encore, malgré son empreinte économique indéniable, dans cette mouvance aujourd’hui.
Elle reflète cependant le climat de chaque époque et quand la Belgique accueille en 1958, la première Exposition universelle après la seconde guerre mondiale, son thème, Le bilan d’un monde, pour un monde plus humain, veut offrir un message optimiste à l’humanité. Il témoigne à travers les différents pavillons exposés, de la société florissante d’alors, centrée sur le progrès, confiante en la science, ayant l’envie de voyager et de se divertir. L’Atomium, le téléphérique en pleine ville, les maquettes du spoutnik ou le circorama américain ont ainsi marqués les esprits.
En 2021, les préoccupations de l’humanité et le contexte technologique et social ont effectivement changé. Comme en témoigne la devise de l’Expo 2020 Dubaï, Connecter les esprits, construire le futur, le progrès est toujours à l’œuvre mais tourné désormais vers un monde que l’on souhaite durable, construit ensemble et interconnecté.
Pour traduire ces évolutions et aborder la société sous un angle nouveau, une constante relie chacune des Expositions universelles: les Pavillons, lieu d’exposition et d’exhibition de la quintessence des savoirs, savoir-faire, traditions ou esprit de chaque participant.
Le pavillon ou l’exercice ardu de rassembler toutes les ambitions et tous les savoirs en un seul lieu
Chaque participant à l’Exposition universelle se plie avec passion à cette contrainte et rivalise d’ingéniosité, de faste et d’attractivité, pour attirer les visiteurs. Il ne s’agit pas seulement de construire un espace de visite ou un lieu d’exposition mais bien d’offrir une vitrine réunissant tous les savoir-faire du pays exposant, en connexion avec la thématique de l’Exposition.
L’Arche verte, le pavillon belge
Afin d’illustrer de façon ambitieuse la thématique de mobilité, choisie par le commanditaire du pavillon belge, BelExpo, le Commissariat belge pour les expositions internationales, les architectes ASSAR architects et Vincent Callebaut Architecture et les entrepreneurs BESIX et Vanhout en association avec l’agence de design Krafthaus vont concevoir ensemble le projet de l’Arche verte et se voir attribuer le marché en 2019.
Leur proposition
Un bâtiment écoresponsable qui offre une circulation fluide dans un espace végétal aéré, joyaux de technologie pour une préservation de l’environnement optimale et un plaisir décuplé pour les visiteurs.
Sur un terrain d’environ 2000 m2, ceux-ci peuvent accéder à une arche végétale de quatre étages, ouverte de part en part, laissant ainsi une impression de légèreté grâce à sa faible emprise au sol.
La préservation de l’environnement est au cœur du projet, avec l’ambition d’un bâtiment qui produise plus d’énergie qu’il n’en consomme. Pour répondre aux enjeux de durabilité, le choix s’est porté sur une construction en matériaux bio-sourcés belges ou d’origine belge, une ingénierie fondée sur les principes de construction circulaire.
L’architecture dessinée permet ainsi l’entrée d’une lumière et d’une ventilation naturelles.
Elle est recouverte de milliers de plantes locales qui capte le CO2 et permettent de diminuer la température intérieure de 3 à 5 degrés, différence non négligeable dans une zone où la température moyenne avoisine les 28° et demeure au-dessus de 30° pendant six mois. Les eaux de récupération du bâtiment servent à irriguer l’immeuble végétal, une économie circulaire de l’eau plus qu’importante aujourd’hui et particulièrement dans une région désertique.
A l’intérieur, le pavillon se décline en espaces d’expositions interactives, lieux gastronomiques, centre d’affaires et boutiques où se déploient les dernières innovations technologiques et le cœur des savoir-faire de la Belgique qui contribuent à rapprocher les hommes, les biens et les idées.
Le secret d’une telle réalisation
L’association de plusieurs professionnels experts dans leur domaine, techniciens de pointe ou visionnaires évoluant au cœur de l’innovation tant technologique qu’humaine est la clé de voute de ce pavillon avec le consortium BEMOB 2020. On trouve ainsi à la réalisation, des entrepreneurs de renom Besix et Vanhout, très sérieusement implantés aux Emirats qui essaient de promouvoir le plus possible des technologies qui viennent de Belgique. Ils ont relevé le défi de traduire en réel le projet de deux bureaux d’architectes d’envergure internationale sachant s’entourer des meilleurs experts.
ASSAR Architects
ASSociation d’ARchitectes, le bureau ASSAR créé en 1985 est un des plus importants de Belgique avec cinq implantations à son actif (Bruxelles, Liège, Anvers, Luxembourg et Paris) et quelques 150 collaborateurs. La particularité d’ASSAR? L’ouverture et l’inclusivité
Dès ses origines, l’association applique à ses projets la même philosophie qu’à son équipe, privilégier l’humain au cœur de tout programme et rendre ainsi à l’architecture son approche sensible. Construire des équipes aux profils divers, s’attacher des spécialistes, trouver les meilleurs compétences, en résumé faire confiance pour servir le projet de la meilleure façon en incluant les clients, leurs besoins, leurs diversités, sont leur marque de fabrique. Fiabilité, complémentarité des équipes spécialisées et maîtrise des techniques de pointe, constituent l’ADN d’ASSAR architects qui lui a permis d’acquérir une reconnaissance au-delà des frontières. Cette façon de construire ensemble permet une grande souplesse et un apprentissage permanent ancré dans le présent.
Rêver en grand en observant le réel: Vincent Callebaut Architecture
Pour modifier nos habitudes, s’adapter aux exigences d’un environnement changeant et trouver des solutions durables, il faut certes la rigueur de l’architecture mais aussi une capacité d’observation fine, une curiosité sans borne et un imaginaire foisonnant. C’est à cette place que s’inscrit Vincent Callebaut dans le projet du pavillon belge pour l’Expo 2020 Dubaï.
Afin de concrétiser le projet de l’Arche verte au niveau d’exigences techniques élevé, en développant des technologies nouvelles et traduisant concrètement les exigences et ambitions d’une architecture durable, il fallait cet esprit rêveur, spécialiste d’architecture biomimétique ou d’archibiotic.
Archibiotic comme le titre du livre publié par l’architecte et qui présente les trois vecteurs, selon lui, de l’urbanisme contemporain permettant de concevoir une architecture verte et intelligente: l’architecture, les biotechnologies et les technologies de l’information.
La démarche de Vincent Callebaut est simple: s’inspirer de la nature. Une nature qui a survécu, sait s’adapter, se contente majoritairement d’énergie solaire, consomme selon son besoin, recycle tout, joue de la biodiversité, est en effet très inspirante.
Le bureau Vincent Callebaut Architecture est mondialement connu pour ses majestueux bâtiments écoresponsables aux allures futuristes, tout droit sortis d’une bande dessinée de Schuiten. Cette architecture contemporaine favorise le biomorphisme en s’appuyant sur les formes inventées par la nature. Elle reprend aussi certaines stratégies de construction du vivant (la bionique) qui ont su « inventer » des structures hyper résistantes comme les ruches ou les coquillages en spirale. Elle s’inspire enfin des écosystèmes « matures » où les déchets peuvent devenir des ressources, les dépenses en énergie et matériaux sont réduites au minimum, la coopération et la diversification sont de mises (biomimétisme). C’est ce qu’il désigne finalement sous le nom d'ArchiBioTect, une nouvelle approche transdiciplinaire composée des trois vecteurs déjà cités et qu'il a créee en 2008: ARCHItecture+BIOtechnologie+TECHnologie de l’information et la communication. Une addition de compétences pour retrouver une symbiose nécessaire entre l’être humain et son environnement.
A l’image d’ASSAR Architects, Vincent Callebaut n’hésite pas à s’entourer et collaborer avec des experts scientifiques ou des ingénieurs pour développer ses projets: des bâtiments à énergie positive, des fermes urbaines, des jardins verticaux, des espaces de mobilité douce dans des écoquartiers incluant le citoyen, des immeubles végétalisés dépolluant les villes et offrant des îlots de fraicheurs…
Originaire de la Louvière, diplômé de l'Institut Victor Horta de la Faculté d'architecture de l'Université libre de Bruxelles, Vincent Callebaut est installé à Paris mais ses projets rayonnent partout dans le monde. Déterminé à lutter contre le réchauffement climatique avec ses moyens d’architecte, il nous invite à travers ses projets ambitieux comme Lilypad, une ville flottante pour les réfugiés, Dragonfly, une ferme pour l’agriculture à New York, la tour écologique Tao Zhu Yin Yuan à Taipei, inspiré d’une double hélice de l’ADN, Solar Drop, jardin subaquatique, ou enfin l’Arche verte du pavillon belge, à découvrir de nouveaux modes de vie écologiques.
Ne manquez aucune information sur la participation de la Wallonie et de Bruxelles à l'Expo 2020 Dubaï en visitant notre site dédié.