L’Agence américaine des médicaments (FDA) l’affirme : le vaccin anticancéreux de la société ERC fonctionne. Si l’essai d’enregistrement s’avère concluant également, le Gliovac sera le premier traitement pour lutter contre le glioblastome, le cancer du cerveau le plus fréquent et le plus foudroyant. Le Dr Apostolos Stathopoulos, fondateur et CEO de la société namuroise, a par ailleurs introduit une demande de commercialisation en Angleterre ainsi qu’auprès de l’Agence européenne des médicaments. Après 15 ans de recherche, la production de ce vaccin thérapeutique devrait commencer en novembre prochain.
Le glioblastome multiforme est à l’origine de 60% des cancers du cerveau. La survie moyenne après son diagnostic est estimée à 15 mois, avec une espérance de survie à 5 ans de moins de 10%.
Face à cette tumeur du cerveau extrêmement agressive et jusqu’ici incurable, le docteur Apostolos Stathopoulos est parti de l’idée de « soigner le mal par le mal » en recourant à l’immunothérapie. Il associe alors les cellules cancéreuses du malade avec celles d’au moins trois autres patients atteints de la même maladie avant de les injecter au malade. Ce traitement permet ainsi au système immunitaire de lutter contre ses propres tumeurs cérébrales. Une approche ciblée du patient qui prend en compte la variabilité du cancer et stimule une réaction immunitaire forte.
Ce médecin belge d’origine grecque fonde en 2008 l’« Epitopoietic Research Corporation » , ERC Belgium, basé dans le parc scientifique Créalys à Gembloux. C’est là que sont menés les premiers tests pré-recherche de ce vaccin. Des recherches s’y poursuivent contre d’autres types de tumeurs qui s’attaquent au pancréas, aux poumons ou encore aux ovaires.
Les résultats positifs observés durant l’essai clinique de phase 2 du vaccin ERC1671 (ou Gliovac) mené aux Etats-Unis, ont conduit récemment l’Agence américaine des médicaments à mettre fin prématurément à cette phase 2 en double aveugle pour passer directement à l’essai d’enregistrement de phase 3 randomisé. Une démarche plutôt rare qui est synonyme d’espoir pour toutes les personnes impactées par ce cancer.
ERC qui a des filiales aux Etats-Unis, au Canada, en Italie et en Australie, assure également une présence dans d’autres pays d’Europe et en Amérique latine. Sa banque de tumeurs et l’unité de production du vaccin sont quant à eux basés aux Pays-Bas.