La Belgique francophone est une plaque tournante de la recherche médicale, notamment grâce au séquençage à haut débit. Démonstration.
En juillet 2014, Pierre Sonveaux et son équipe (UCL) identifient des composés empêchant le développement des métastases. En mai 2015, le Professeur Stathopoulos (ERC Belgium) met au point un vaccin contre les tumeurs cérébrales. Quelques temps plus tard, le Professeur Blanpain (ULB) livre ses découvertes pour une détection précoce du cancer du sein. Hiver 2015, les Professeurs Castronovo et Turtoi (ULg) identifient une molécule protectrice contre les cellules cancéreuses. Récemment, la découverte du Professeur Fuks (ULB) sur le rôle joué par une lettre de l’ARN dans le développement du cancer est révélée dans le magazine Science. Et cette liste n’est pas exhaustive.
Bien entendu, ces recherches sont des processus évolutifs qui demandent des années de travail. Mais si toutes ces découvertes sortent maintenant, c’est que le mouvement de la recherche s’est fortement accéléré ces dernières années. Et ce coup d’accélérateur est dû aux progrès techniques, et notamment au système NGS (New Generation Sequencing), ou séquençage à haut débit.
Selon les chercheurs, cette nouvelle technologie est une véritable révolution. Pour faire simple, il s’agit de gros scanners qui lisent les gènes et détectent ceux qui sont altérés. Cela permet de poser des diagnostics très pointus et de proposer aux patients des soins spécifiques et des thérapies personnalisées.
L’utilisation de cette avancée technologique importante commence à être financée et réglementée par les pouvoirs publics. En janvier, la Ministre de la Santé publique, Maggie De Block, a annoncé que le Plan Cancer incluait un projet structurant l’exécution des tests NGS, et dans lequel seront investis 2,7 millions d’euros.
En outre, un groupe de travail intitulé « Médecine personnalisée », présidé par le Centre du Cancer, a été créé récemment avec pour objectif d’évaluer les avantages et les inconvénients d’un traitement ciblé, déterminé par le séquençage, pour un patient.
Par ailleurs, la Belgique francophone bénéficie de belles synergies internationales. En effet, plusieurs centres de compétence dans le domaine sont créés, et des structures internationales n’hésitent pas à s’implanter chez nous. Par sa petite taille, la Belgique est obligée de s’associer avec l’extérieur pour avancer, ce qui contribue à accélérer les processus de recherche et les découvertes.
De quoi assurer encore un bel avenir pour la recherche wallonne!
(Source : L’Echo)