Vous êtes ici

Les glissières de sécurité DOLRE, une innovation wallonne qui s’exporte au bout du monde

Basée à Farciennes, la société Desami a développé des glissières de sécurité innovantes pour les ponts. Cette innovation wallonne, développée avec l’aide du pôle MecaTech, a rapidement convaincu des clients aux quatre coins de la planète.

Le saviez-vous ? L’entreprise wallonne Desami a élaboré des glissières de sécurité innovantes pour les ouvrages d’art. Une innovation qui séduit dans le monde entier jusqu’en Australie.

« La société Desami travaille dans le secteur de la glissière de sécurité métallique le long des routes. Notre activité consiste en le développement de solutions innovantes. Ensuite, nous gérons la production et la commercialisation. Sur les marchés belges et français, nous nous occupons également de l’installation », avance David De Saedeleer administrateur de la holding qui regroupe Desami Belgique et Desami France et qui nous reçoit sur le site de son entreprise à Farciennes.

En 2016, la société Desami se lance avec l’aide du pôle de compétitivité MecaTech dans l’élaboration de glissières de sécurité innovantes pour équiper les ponts, appelés dans le jargon « ouvrages d’art », aux standards de sécurité actuels mais à un moindre coût. C’est ainsi que le projet DOLRE voit le jour.

DOLRE_N2_renovation_2_0.jpg

« On s’est rendu compte que sur les ponts existants, il faut renforcer les anciennes structures pour pouvoir recevoir les glissières modernes qui répondent aux normes de sécurité actuelles. Par exemple : cela va coûter 1000 euros le mètre de renfort alors que la glissière coûte 200 euros le mètre. Il faut donc investir 1.200 euros le mètre. Notre défi a été de développer un produit qui va transmettre moins d’efforts aux structures existantes tout en renforçant les standards de sécurité. Cela implique forcément que le produit est plus complexe, plus technique, plus coûteux. Mais au final, si le produit coûte deux fois plus cher, il va coûter 400 euros. On économise les 1000 euros de renfort, le client va payer 400 euros au lieu de 1200 euros. A ce moment-là, cela devient intéressant pour tout le monde. Nous avons donc pu développer un produit techniquement évolué », résume David De Saedeleer. Sur les glissières DOLRE, la société Desami a ajouté également une notion d’esthétique qui plaît aux clients, tout en conservant les normes de sécurité nécessaires pour retenir tant les voitures que les poids lourds.

L’Australie conquise

Rapidement les glissières DOLRE ont rencontré un franc succès. « Nous n’avions pas terminé le premier projet de développement que nous commercialisons déjà le produit. L’objectif au départ, c’était la France et la Belgique. Je maîtrisais déjà bien les deux marchés. Et c’était très bien puisqu’il y a beaucoup de routes et beaucoup de ponts. Finalement, le projet a plu rapidement par ses performances globales et des installateurs d’autres pays sont venus nous voir. C’est comme ça que nous avons eu un premier contact avec des Australiens. Au début, je n’ai pas donné une suite très attentive. L’Australie, c’est loin.  Et puis un jour, les Australiens ont débarqué à Farciennes. Très vite, nous avons vu qu’on se comprenait sur la logique technico-commercial. J’ai donc accepté de me rendre en Australie. C’était très appréciable de voir que « les bonnes idées » que nous avons développées dans notre « petite Wallonie » séduisent de l’autre côté de la planète », raconte David De Saedeleer.

Les glissières de sécurité DOLRE sont installées à Sydney et en Tasmanie. Suite à ce succès, les pays du Golfe ont commencé à s’intéresser à l’innovation wallonne. « Nous avons reçu une commande pour trois ouvrages à Riyad en Arabie Saoudite. C’est pour le King Salman Park qui est construit par le roi Salman. Pour ce projet, on est dans une recherche excessivement esthétique avec l’ajout d’un grillage en inox, des leds, des habillages en bois… Il y a une notion haut de gamme et un défi excitant à relever », précise David De Saedeleer.

A côté de ces projets emblématiques, les glissières de sécurité DOLRE sont également visible en Wallonie, en France, en Angleterre et en Italie. « Dans les Pouilles, nous avons eu un chantier de référence sur un ouvrage historique. Pour la première fois, nous y avons ajouté un éclairage LED. Ce n’est pas juste pour faire joli. Le but de l’éclairage LED est d’éclairer de manière opérationnelle la route et de supprimer les poteaux d’éclairage. Cela est très intéressant d’un point de vue de sécurité de la route puisqu’en retirant le poteau, on élimine un obstacle. »

20240423_191927_0.jpg

Depuis la première variante de la glissière DOLRE, le produit est en développement permanent. « En fonction des besoins des clients, nous développons la gamme et nous adaptons le produit », précise-t-il.

Si la société Desami développe le produit et le commercialise, la fabrication des glissières passe par un sous-traitant. « La question s’est posée. Finalement, on s’est dit que le métier de transformation de l’acier au sens large est un métier géré par d’autres entreprises qui existent en Wallonie. En 2018, il y avait un gros acteur de transformation d’acier qui avait décidé de quitter la région wallonne. Et il y avait pas mal de sous-traitants qui se retrouvaient avec des compétences et des machines mais qui manquaient de travail. Cela aurait été absurde d’investir dans des machines et des entrepôts alors que tout cela existe à proximité », résume David De Saedeleer.

Si la société Desami avait pour objectif de se développer en Belgique et en France, l’exportation des glissières de sécurité représente aujourd’hui 50% du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Isabelle Anneet (AWEX)

Articles liés