L'occasion est exceptionnelle pour la Ville de Mons, mais aussi toute une région, de se (re)positionner sur la carte de l'Europe.
Quand Elio Di Rupo, ex-Premier Ministre aujourd'hui député bourgmestre de Mons, évoque "Mons 2015, Capitale européenne de la Culture", il n'hésite pas à dire que c'est "le commencement d'une nouvelle époque pour notre cité, un énorme coup d'accélérateur pour la reconversion de tout un territoire".
Voici dix ans déjà que le chef-lieu de la Province du Hainaut - officiellement reconnu aussi en 2002 "Capitale wallonne de la Culture" - posait très officiellement sa candidature au titre de Capitale européenne de la Culture, après Anvers (1993), Bruxelles (2000) et Bruges (2002).
Le mardi 9 février 2010, ayant bénéficié de l'appui unanime de tous les gouvernements belges en place, Mons, avec la ville tchèque de Pilsen, décrochait le gros lot, emportant l'adhésion du jury européen sous son slogan fédérateur "When technology meets culture".
Technologie et culture
Depuis la création en 1985 du concept de "Capitale européenne de la Culture", Mons sera la première ville wallonne à être honorée de ce titre.
"Nous sommes intimement persuadés que ces deux leviers, technologie et culture, vont entraîner un effet multiplicateur pour le développement économique de la ville", répète volontiers Yves Vasseur, commissaire général en charge, depuis 2007, de cette gigantesque organisation.
Pour monter une programmation digne de cet événement, des moyens publics et privés considérables, de l'ordre de 70 millions d'euros, ont été mobilisés.
Quatre saisons
Très en amont, l'opération "J'aurai 20 ans en 2015" a souhaité, depuis plus de deux ans déjà, impliquer spécifiquement les étudiants montois dans les projets artistiques. Un club "Mons 2015 Entreprises", que préside Eric Domb, patron-fondateur de Pairi Daiza, poursuit des objectifs similaires à l'échelle des moyennes et petites entreprises.
Plus de deux millions de visiteurs sont attendus à l'ombre du beffroi pour y découvrir 5 nouveaux musées, 45 expositions, 36 créations artistiques... Plus de 300 événements majeurs qui, selon les voeux tant de fois répétés par les organisateurs, devront "réinventer du lien social, secouer et inviter à repenser librement son identité, son rapport aux autres sur les nouveaux chemins que le monde va emprunter".
L'année 2015 se déclinera à Mons en quatre saisons: l'Eblouissement, Le Grand déballage, l'Eté enflammé et la Renaissance.
Après l'énorme fête d'ouverture (qui a eu lieu le 24 janvier), avec des dizaines de milliers de visiteurs transformés en "boules à facettes", une phrase de 10km sur les murs de la ville, l'ouverture des expositions Van Gogh et Mons Superstar, le café connecté Europa, le Festival de l'image Via... de quoi connaître de sacrés éblouissements!
Au printemps, grand déballage avec l'ouverture de cinq nouveaux musées, mais aussi de la salle de concert Arsonic et de la très attendue Guinguette littéraire, dans les jardins rénovés de la superbe Maison Losseau.
Quand l'été viendra, près de 8000 vrais tournesols - clin d'oeil appuyé à Van Gogh! - s'offriront un labyrinthe sur la Grand-Place, tandis qu'au Festival Au Carré éclatera la voix de Bertrand Cantat dans les 7 tragédies de Sophocle.
C'est le moment aussi de découvrir les créations métissées d'artistes contemporains, réunies à "Atopolis", sur le site magnifiquement réhabilité de l'ancien Manège de Sury, en coeur de ville.
Retour aussi à l'âge d'or de la Renaissance avec le compositeur Roland de Lassus, qui sera honoré par une "Grande clameur" (700 choristes amateurs chanteront à l'unisson), et l'architecte Jacques Du Broeucq.
Enfin, dans les salles du Mac's au Grand Hornu, quatre artistes contemporains, dont l'italien Giuseppe Penone, bousculeront le mythe de Saint-Georges, avant que l'année ne se clôture avec "Mon(s) Idéal", sur une scénographie de Daphné Cornez et Fabrice Bollen, les deux Belges qui ont organisé la fête d'ouverture du Mondial 2014 à Sao Paulo!
Cet article est tiré de la Revue W+B 126, à laquelle vous pouvez vous abonner gratuitement!